Questions de professionnels

L’ingénieur Marine Poulhalec répond aux questions que les professionnels se posent dans l’exercice de leur métier.

Quel est le seuil de tolérance pour les fissures de sol avant la pose d'un revêtement de sol PVC collé ?

→  Le NF DTU 53.2 « Revêtements de sol PVC collés » précise que la microfissure est de largeur inférieure ou égale à 0.3mm. Elle peut être révélée par mouillage de la surface. Le traitement des microfissures, par l’application d’un primaire avant la pose d’un enduit de sol, fait partie des travaux incombant au titulaire du lot revêtement de sol (sauf dispositions contraires des DPM). Si la fissure est d’une largeur comprise entre 0.3 mm et 1 mm, la pose des revêtements de sol PVC n’est pas possible. Le titulaire du lot revêtement de sol doit avertir le maitre d’ouvrage afin qu’il commande les travaux nécessaires au traitement de ces fissurés. NOTE: Le NF DTU ne vise pas les fissures de largeur supérieure à 1 mm.

J'entends de plus en plus parler de la Qualité de l'Air Intérieur autour de moi et j'aimerai comprendre le sujet pour pouvoir sensibiliser mes clients et leur proposer ces produits techniques. Où puis-je m'informer ?

→ La QAI (Qualité de l’Air Intérieur) préoccupe de plus en plus les maitres d’ouvrage, c’est pourquoi il peut être intéressant pour vous d’ajouter la QAI dans votre pratique commerciale. La FFB met à la disposition de ses adhérents un parcours de sensibilisation interactif, composé de 5 modules, de fiches métiers (revêtements muraux, revêtements de sol…), d’une grille d’évaluation de la QAI et d’un QCM pour l’obtention d’une attestation. Cet outil vous permettra de mieux comprendre les enjeux de la QAI, de réaliser des diagnostics et ainsi de proposer à vos clients de nouveaux produits techniques pour l’amélioration de la QAI.

Mon client peut-il utiliser une lampe halogène pour effectuer la réception des travaux de peinture d'intérieur en plafonds ?

→ Le NF DTU 59.1 « Revêtement de peinture en feuil mince, semi-épais ou épais » indique au paragraphe « 8.3.3 Méthode 3 – Contrôle de l’état de finition » que l’observation de l’état de finition des plafonds est faite avec un éclairage non rasant et non halogène d’une puissance maximale de 100 W. Pour éviter la lumière rasante en plafond, un réflecteur peut être nécessaire au-dessus de la source

La maîtrise d'oeuvre m'impose du PSE (polystyrène expansé) graphité. Sa mise en oeuvre est-elle identique au PSE blanc ?

→ Oui, la technique de mise en oeuvre est identique. Cependant le PSE graphité étant sensible aux UV, il doit être, pendant le stockage et sa mise en oeuvre, protégé des UV par une bâche ou un filet de protection ne laissant pas passer plus de 30 % de l’énergie solaire. Son recouvrement par l’enduit de base est obligatoire dans les 48 heures après sa pose. Le PSE graphité ne peut être mis en oeuvre qu’en calé chevillé ou en mode collé. Dans ce dernier cas, la pose de deux chevilles par panneaux est obligatoire selon les recommandations du cahier des prescriptions techniques (CPT) 3035 de juillet 2013.

Le menuisier a posé des fenêtres imprimées fournies par e maître d'oeuvre. Les trous de vis de fixation du dormant ne sont pas bouchés. Qui doit le faire ?

→ Dans le NF DTU 59.1 « Travaux de bâtiment – Revêtements de peinture en feuil mince, semi-épais ou épais », l’article 3.1 « Travaux faisant partie du marché » du CCS (cahier des clauses spéciales) ne mentionne pas les travaux de rebouchage. Ils font donc l’objet d’une facturation supplémentaire.

Il existe plusieurs qualifications Qualibat concernant l'isolation thermique par l'extérieur. Quelles sont les différences entre ces qualifications ?

→ En effet, il existe trois qualifications ITE proposées par Qualibat, 7131, 7132 et 7133. Ces qualifications sont basées sur le niveau de technicité et le profil d’activité des entreprises, et non plus sur les procédés mis en oeuvre (enduit sur isolant, bardage-vêture, tous travaux d’ITE avec conception), comme c’était le cas auparavant. La qualification 7131 couvre l’ITE en maison individuelle, petit collectif et petit tertiaire (technicité courante), la qualification 7132 couvre l’ITE pour tout type de bâtiment (technicité confirmée) et la qualification 7133 vise pour sa part les entreprises répondant à l’ensemble des exigences de la qualification 7132 mais disposant d’un bureau d’études (technicité supérieure).

Pour des travaux de peinture mon client conteste le mode de calcul du métré. Comment puis-je faire ?

→ Afin de faciliter le calcul des quantitatifs et de prendre en compte les difficultés d’exécution des différentes prestations, L’UPPF-FFB (devenue l’UPMF-FFB), en collaboration avec l’Union des architectes et l’Union des économistes de la construction, a réalisé un guide pratique pour l’établissement des descriptifs et des quantitatifs. Vous trouverez dans le « Guide pratique pour l’établissement des descriptifs et des quantitatifs » (p.20 à 24) les différents coefficients multiplicateurs définis par type d’ouvrage. Ce guide concerne tous les travaux de peinture, revêtements muraux et ravalement de façades réalisés à l’échelon national, quelle que soit la domiciliation de l’architecte et de l’économiste. Cette méthode est officielle et conforme à la loi MOP du 12 juillet 1985.

Mon client souhaite que je traite les remontées en plinthe. Quelle est la hauteur de remontées en plinthes admissibles en revêtement de sol PVC ?

→ Selon le NF DTU 53.2 « Travaux de bâtiment – Revêtements de sol PVC collés », les remontées en plinthes ne concernent que les locaux E3 au sens du classement UPEC des locaux du CSTB. Dans ce cas, quel que soit la mise en oeuvre de cette remontée, par thermoformage ou sur profilé manufacturé, le revêtement doit toujours être supporté et remonté sur une hauteur minimale de 7 cm et maximale de 15 cm.

Dans le cadre de la rénovation d'un ETICS d'environ 200 m ², une étude préalable doit-elle être réalisée ? Si oui, puis-je la faire moi-même ?

→ Dans le cadre des règles professionnelles pour l’entretien et la rénovation de systèmes d’isolation extérieure « ETICS », une étude doit obligatoirement être réalisée dès le premier mètre carré à traiter. L’entrepreneur peut réaliser lui-même l’étude préalable (assisté ou non par le professionnel de son choix) uniquement dans le cas de parements dont les niveaux de défauts se, limitent au type I ou type II, c’est-à-dire ne présentant aucune fissure ou microfissure. Pour des défauts de type III ou IV, l’entrepreneur propose soit la suite de l’étude par un professionnel spécialisé soit directement une rénovation lourde (ex : élimination totale de l’ETICS et remplacement par un nouveau).

 

Source : Reflets et Nuances, n°177, Octobre 2018.

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