Travaux de Finition : Suivez le guide !

Quand les travaux de finition ne sont pas effectués dans les meilleures conditions, les entreprises y laissent souvent des plumes. Entre autres dégâts : une baisse de productivité et de marge, et une réputation ternie. Pour remédier à ce problème, l’Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF – FFB) a élaboré un guide (disponible en version papier et en version numérique) à destination de ses adhérents.

Composé d’un plan chronologique rappelant les grandes étapes des travaux de finition et les points de vigilance, cet outil est un allié précieux pour éviter les écueils et maintenir la bonne santé de son activité.

 

Eviter les désordre,  atteindre les objectifs et retrouver les marges : autant de noeuds gordiens pour bon nombre d’entreprises quand celles-ci se lancent dans un chantier de finition. Par manque de méthode ou de préparation, les déconvenues sont légion et l’issue parfois problématique. Devant ce constat, l’Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF – FFB) a décidé de réagir en publiant un guide pratique sur le sujet. Intitulé “Maîtriser les conditions d’exécutions des travaux de finition étape par étape” et destiné à l’encadrement administratif et technique, cet outil dialectique et simple d’utilisation propose d’accompagner les entreprises vers une meilleure exécution de leur travaux de finition, en leur rappelant les différentes actions à respecter pour une gestion efficace d’un chantier.

“Ce guide est une synthèse de tout les éléments qu’il faut prendre en compte, tant sur le plan administratif que sur le chantier lui-même, explique Nicolas Blangy, co-auteur de l’ouvrage et directeur de l’entreprise Muretsol, qui emploie une centaine de personnes à Amiens (Somme). Il s’agit d’un outil pratique pensé par des professionnels expérimentés pour des chefs d’entreprise , disponible en version papier et en version numérique permettant de travailler en mobilité et en mode collaboratif.”

 

Un guide, deux versions et plusieurs options

Globalement, le document présente le déroulement chronologique d’un chantier de finition, de la commande jusqu’à la clôture du dossier de l’entreprise. Ce plan, sorte de listing des actions à valider, permet au dirigeant de déléguer à ses compagnons la responsabilité des actions à mener, en fonction de leurs compétences. “Libre à chacun d’insérer le plan chronologique, personnalisé ou non, en première page des dossiers de travaux dans la version papier, ou d’utiliser la version numérique afin d’améliorer le suivi et la maîtrise de chaque phase”, ajoute Nicolas Blangy. Le gain d’efficacité n’est pas la seule promesse de la version numérique du document, qui autorise une personnalisation complète : l’entrepreneur peut, par exemple, cocher les tâches accomplies, partager ses commentaires avec ses compagnons, et suivre la réalisation de plusieurs chantiers de finition en même temps (cf onglet “Personnaliser le plan chronologique  grâce à l’appli web“).

Personnaliser le plan chronologique grâce à l'appli web

Le guide “Maîtriser les conditions d’exécution des travaux de finition étape par étape” est disponible via une application Web sur le site de l’UPMF – FFB : upmf.ffbatiment.fr rubrique Dossier/Conditions d’exécution

Seul les adhérents y ont accès. Sa valeur ajoutée réside dans sa capacité à personnaliser le plan chronologique, qui sert de suivi de chantier.  “Dans sa version numérique, ce plan offre beaucoup de liberté, précise Pierre Couque, ingénieur matériaux à l’UPMF – FFB et partie prenante du développement de l’application.

On peut supprimer ou ajouter des lignes à sa guise, insérer un logo, indiquer le nom du chantier et la date précise du début des travaux. En clair, on ne conserve dans ce plan que les points qui nous concerne et/ou nous intéressent.”

Un artisan peut par exemple très facilement personnaliser son plan et ainsi avoir un modèle destiné à des petits chantiers pour des clients particuliers.

D’autre part, d’un simple clic, le conducteur de travaux ou le chargé d’affaire peut savoir à quel stade en est le chantier, qui à fait quoi…car chaque intervenant est invité à cocher une case sur le tableau correspondant à sa mission.

Enfin, tout les plans étant sauvegardés, il est possible d’en créer un nouveau sur le même modèle (même nombre de points de vigilance, mêmes intervenants etc.) que le précédent.

Précisément, le vade-mecum détaille les huit grandes étapes d’un chantier de finition avec, pour chacune d’elle, une fiche détaillée. Toute bâties sur le même modèle pour aider l’utilisateur à se repérer plus facilement, les fiches détaillent les objectifs de l’étape en cours, les bonnes pratiques, les documents de référence utiles, le mode opératoire à mettre en oeuvre sans oublier les points de vigilance, signalés comme autant de situations à risque pour l’entreprise. Les points de vigilance font état du degré d’urgence et de l’augmentation du risque encouru à l’avancée du chantier par un code couleur (vert, orange, rouge – visible uniquement sur la version numérique). Par exemple, dans l’étape 1 (Préparation administrative du chantier), le point “Exigences de caution bancaire, retenue de garantie – Garantie de paiement (marchés privés)” apparaît en vert à douze mois de l’intervention et en rouge à soixante jours de son démarrage. Idem, pour le point “Vérification des conditions d’accès, d’approvisionnement et de stockage du matériel sur le chantier” (étape 2, Préparation à la réalisation du chantier), qui est en vert quarante jours avant le début des travaux et en rouge à J-5.

Notons qu’il arrive aussi qu’une étape fasse l’objet de plusieurs fiches. C’est le cas de l’étape 3 qui s’intéresse au volet pour le moins sensible des “impacts et interfaces avec les autres corps d’état” et qui repose sur les fiches 5 (Réunions de chantier), 6 (Reconnaissance des supports) et 7 (Impacts liés aux malfaçons et dégradations des autres corps d’état). Une disposition guère surprenante à l’heure où les conditions d’exécution des travaux de finition ont tendance à se dégrader, en raison notamment d’une dérive de la co-activité. A quoi bon envoyer des compagnons sur le chantier si le support n’est pas prêt ou si l’eau et l’électricité ne sont pas installés à tous les étages, s’insurge Pascal Pawlaczyk, l’autre auteur du guide et dirigeant de l’entreprise de finition Saudemont, qui emploie 25 salariés à Saint-Laurent-Blangy (Nord). Si je ne vérifie pas ces aspects, comme beaucoup d’autres, je risque de payer des gens qui ne peuvent pas travailler et donc de perdre de l’argent. Voilà le type de point de vigilance qu’on retrouve dans ce guide.”

 

Mini-révolution

Avec ce guide, l’UPMF – FFB crée une mini-révolution dans l’univers des travaux de finition. Aucun document de ce type, réunissant les règles techniques, juridiques et contractuelles, le tout de manière extrêmement balisée, n’avait jusqu’ici vu le jour. mais au regard des contraintes qui se multiplient depuis quelques années sur les chantiers et qui imposent une organisation plus méthodique – les petites structures, les plus challengées sur le terrain, étant les premières visées -, cet outil est plus que le bienvenu. Facile à prendre en main – au besoin, une vidéo tutoriel es disponible sur Youtube -, ce guide constitue un moyen d’améliorer ses marges et, partant, d’assurer la pérennité de son entreprise. En donnant une image globale du chantier à un instant “t” et accessible à chaque collaborateur, c’est un vrai outil de communication dans l’entreprise. Il favorise aussi le management en responsabilisant chaque collaborateur. et, parce qu’il autorise une anticipation méthodique lors de chaque étape, il rassure les équipes et agit contre le stress. Bref, un document rare et un précieux allié pour les professionnels de la finition.

 

 

Source : Reflets et Nuances, n°170; Pp 33-38

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